les préparatifs
Pathologies articulaires et traumatiques du voyageur
Pathologies articulaires et traumatiques du voyageur au long cours
Écrit par Erwan 27 janvier 2014. Publié dans Santé en voyage
Comment traiter les traumatismes en général en milieu isolé ?
Article publié dans Carnets d'Aventures n°21
Pour info : à lire aussi (du Dr Hervé Bouchet) : l'article "La pharmacie de voyage" publié dans Carnets d'Aventures n°25, spécial Année Sabbatique.
C’est parti pour un tour du monde ou un trekking dans une région isolée du globe. Tout est prévu, organisé, préparé avec soin mais soudain c’est l’accident ! Comment les éviter, comment les prendre en charge ? Ce dossier est un premier pas. Nous nous limitons cependant aux préventions et à la prise en charge de traumatismes simples pouvant être gérés avec du matériel simple et limité que tout voyageur peut ou doit avoir avec lui.
La prévention
La meilleure solution est de s’entraîner progressivement et régulièrement. Avant le départ évidemment mais aussi les premiers jours et premières semaines. Lors d’une traversée d’un pays ou continent, il est simplement conseillé d’adapter les étapes des premiers jours. Le corps s’habitue progressivement à un rythme, à un effort prolongé. Ensuite, ne jamais oublier les boissons. Enfin, les temps de repos avec un bon sommeil sont primordiaux pour éviter la fatigue chronique. Également, profiter du voyage pour ne pas abuser de nicotine et d’alcool…
Les articulations
Comment marche une articulation ? Les os forment la charpente du corps humain. Entre chaque os, une articulation plus ou moins mobile permet les mouvements. Pour maintenir les os en place, il existe des ligaments. En cas de distension voire rupture des ligaments, nous avons une entorse. En cas de rupture complète, il peut également y avoir une luxation de l’articulation. Également, l’articulation peut se remplir de liquide : c’est un épanchement du sang en cas de traumatisme, des sérosités en cas d’inflammation sur un effort trop violent ou prolongé ou encore du liquide infecté (plaies). Un ligament cicatrise en 3 semaines au minimum.
LES MUSCLES
Pour la mobilité de ces articulations, il faut un moteur : le muscle. Ces derniers sont attachés aux os par les tendons. Pour le muscle, les pathologies courantes sont :
La crampe : c’est une contraction prolongée involontaire du muscle. Totalement bénin, c’est en revanche suffisamment douloureux pour bloquer l’activité. La prévention est un entraînement adapté, des boissons, et éviter la contraction prolongée (les jambes dans un canoë par exemple). Le traitement passe par l’étirement du muscle : très douloureux au départ, c’est cependant la seule méthode efficace.
Les courbatures : il s’agit de microlésions du muscle dues à un effort prolongé ou trop important. La prévention passe également par un entraînement adapté, progressif, et des boissons abondantes. Le traitement efficace est un bain d’eau chaude. (Attention de ne pas confondre avec une tendinite ou entorse qui demande l’inverse : cf. plus loin). Pour les voyageurs au long cours, c’est rarement le problème. Le corps est de plus entraîné. L’apparition de courbatures après plusieurs semaines témoigne d’un changement de rythme ou de signe de fatigue (déshydratation, trouble alimentaire). Sinon, un voyageur en forme ne devrait plus souffrir de courbatures.
Les contusions : il s’agit d’un écrasement du muscle : chute, choc.
Élongations et « claquage » : c’est un muscle qui est trop tendu en cas d’élongation, la complication est alors le claquage qui correspond au déchirement de quelques fibres musculaires. Si c’est le muscle complet, il y a alors rupture. Douloureux à extrêmement douloureux, la prévention passe au bon réglage du matériel, et une fois de plus à un entraînement adapté.
LES TENDONS
Ils relient le muscle à l’os. Ce sont les amarres du muscle. Les tendons ne sont pas vascularisés. Ce sont des « cordages » qui coulissent dans des gaines jusqu’au point d’amarrage. Parfois ces tendons sont très longs. Cela permet d’avoir un moteur (muscle) à distance du point d’insertion : exemple le tendon d’Achille qui relie les muscles du mollet au pied.
La tendinite est une inflammation du tendon. C’est l’échauffement de la corde qui s’abîme. Cette corde étant emprisonnée dans une gaine rigide, l’inflammation, l’œdème réactionnel est compressif et cela majore la douleur.
La tendinite est donc différente de l’entorse qui concerne les ligaments. Les tendons sont lésés soit suite à un traumatisme et souvent associé à une entorse, mais aussi et surtout lors d’un effort inadapté ou trop important.
C’est aussi la cause majeure des douleurs des sportifs (le fameux tennis-elbow du tennisman : la douleur du tendon du coude suite à des matchs avec une raquette trop tendue ou un jeu avec un adversaire trop fort).
Pour le voyageur, on trouve les tendinites des cyclistes à cause d’un vélo mal réglé. Sournoisement, c’est progressivement, parfois sans douleur qu’une tendinite s’installe. Après quelques jours dans des positions vicieuses sur un vélo, le cycliste présente une petite douleur qui s’accentue chaque jour si aucun réglage n’est fait.
La complication est la rupture du tendon. C’est le déchirement plus ou moins complet de la corde. Le muscle n’est plus relié à l’os, l’articulation devient immobile.
LES OS
Ils sont la charpente. Ça tient ou ça casse ! La fracture déstabilise toute la structure et nous parlons d’impotence fonctionnelle. Il est impossible de marcher avec une fracture. Elle est soit fermée soit ouverte. Dans le deuxième cas, c’est une urgence. Une fracture ouverte est associée à une plaie de la peau.
Elle est créée par l’os cassé qui déchire la peau ou par le choc sur le membre. Parfois les os sortent. En zone isolée, il faut envisager le retour le plus rapidement possible vers une zone civilisée.
En attendant il faut immobiliser, introduire une antibiothérapie associée à des pansements stériles et la désinfection de la plaie.
La fracture est compliquée lorsqu’il existe des lésions de nerfs (troubles de la sensibilité) ou des vaisseaux avec troubles de la vascularisation de la partie distale du membre (en résumé c’est la M…).
En Pratique
Revenons maintenant au terrain. Perdu au milieu de rien, dans un paysage grandiose accentué par cette impression de grande solitude. Vous voilà seul au monde et finalement n’est-ce pas ce que nous recherchons tous ?... Mais soudain, c’est le drame et cette grande solitude devient infinie. Sans s’improviser médecin, nous allons reprendre chaque articulation pour adapter la prise en charge aux compétences non médicales et trouver la solution pour soigner et/ou évacuer le patient vers une structure où un médecin complétera le diagnostic et débutera un traitement vraiment adapté.
Principes de traitement des tendinites, entorses et des traumatismes en général
International et reconnu par tous : c’est le protocole GREC (glace, repos, élévation, et compression).
La glace, c’est l’application de froid (de la neige, de l’eau froide, de la glace) sur la zone lésée. Cette application ne doit pas être douloureuse (ne pas créer des gelures avec la glace !) et elle peut être répétée toutes les heures, à volonté.
Le repos c’est la meilleure antalgie !! La fracture osseuse est immédiatement soulagée lors de l’immobilisation. C’est le mouvement des morceaux d’os qui font mal. Un os en lui même n’est pas innervé. Il ne fait pas mal, seul les nerfs touchés par le frottement des os font mal. Pour les tendinites ou entorses, les tendons ou ligaments lésés entraînent une inflammation. Le repos permet la diminution de cette inflammation, il évite également l’aggravation des lésions. Une entorse immobilisée reste douloureuse mais ce repos contribue grandement au mécanisme de réparation. Il faut 3 semaines pour un tendon ou un ligament pour cicatriser ! Vouloir partir à tout prix 5 jours après une entorse est donc un facteur majeur de récidive de lésions du ligament !
Élévation, la réaction inflammatoire entraîne un œdème. Il peut être limité par le maintien légèrement surélevé du membre. C’est surtout efficace pour limiter la douleur la nuit.
La compression prévient également l’œdème réactionnel. Mais cette pression doit être adaptée et variable avec l’évolution des symptômes. Il ne faut pas bloquer la vascularisation ou l’innervation en comprimant nerfs et vaisseaux.
Les médicaments Associé à ces méthodes simples, un antalgique est le traitement de base. Le paracétamol par exemple. Il ne faut pas utiliser d’aspirine car elle favorise les saignements. Un anti-inflammatoire a également sa place (AINS1).
(Ndlr : nous avions publié, dans notre hors-série « Année Sabbatique, Mode d’Emploi » maintenant épuisé, un article pratique sur le contenu de la pharmacie de voyage du Dr Hervé Bouchet. Nous publierons dans les prochains mois une toute nouvelle version de ce hors-série avec un dossier médical).
Le paracétamol (Dafalgan2, Doliprane, Efferalgan, etc.) posologie 1g. Maximum 6g/jour soit un toutes les 4h. L’avantage, c'est qu’il y a peu de contre-indication sauf des allergies connues. Et en général, le produit est bien supporté.
Le tramadol (Ixprim, Contramal) est un médicament avec du paracétamol + du tramadol à utiliser sur les douleurs intenses (à ne pas cumuler avec le paracetamol) : 2cp/prise.
Antalgique de niveau 2 (le niveau 3, c’est la morphine qui n’est pas accessible à un non-médecin). Il est à noter une possible baisse de la vigilance avec le tramadol. Il convient donc de ne pas conduire ou faire une activité demandant une grande attention (éviter par exemple de prendre un comprimé et poursuivre une descente technique à VTT).
Un anti-inflammatoire peut être associé à ces antalgiques. Les AINS par exemple (Voltarène, etc.) ; adapter la posologie au médicament, avec en général 2 voire 3 prises /jour. Il est conseillé de prendre ce traitement pendant le repas afin d’éviter des lésions de la muqueuse digestive. En commentaire, il paraît qu’il ne faut pas manger lorsque nous sommes blessés !
C’est vrai, mais uniquement lorsqu’il est prévu de se faire opérer dans les 6h. Ce qui, vu la situation, ne sera pas le cas ! Au contraire, un blessé qui nécessite 3 jours d’évacuation doit continuer à boire et manger (sauf si trouble de la vigilance, évidemment).
Enfin, éventuellement, les corticoïdes ont leur place dans les traumatismes importants.
L’immobilisation
C’est indispensable et surtout extrêmement efficace pour lutter contre la douleur (surtout pour la fracture, comme nous l’avons dit).
Comment faire ? Voici une approche « roots » des méthodes sur le terrain, et surtout la position idéale à respecter pour ne pas aggraver les lésions.
Le membre supérieur
Les doigts
Un doigt s’immobilise en accrochant 2 doigts ensemble (un sain et un lésé). Le doigt sain sert ainsi d’attelle au deuxième.
Cas particulier de la luxation de doigt : c’est la déformation très nette avec l’impossibilité de bouger le doigt. Le doigt est en marche d’escalier. SI vous êtes perdu au milieu du désert, il peut être conseillé de déluxer l’articulation sur place. C’est simple, il faut tirer dessus ! Impressionnant, ce n’est pas douloureux et surtout cela soulage tout de suite. Le doigt sera ensuite immobilisé comme indiqué ci-dessus. Si cela craque ou que c’est extrêmement douloureux, c’est probablement cassé ! Dans ce cas, attelle de doigt et évacuation.
La main et le poignet Il s’agit d’articulations difficiles avec de nombreux os. Après un traumatisme, un œdème important apparaît et le diagnostic est parfois difficile (même pour un professionnel). Pour immobiliser le membre, le plus simple et de mettre la main autour d’une balle ou boule de papier et d’apposer un bandage autour. Ainsi vous respectez ce que nous appelons la position de fonction.
C'est-à-dire la position dans laquelle les tendons et ligaments sont spontanément au repos. Immobilisé ainsi, la douleur devrait s’atténuer et vous pouvez envisager le rapatriement tranquillement.
L’avant-bras et bras Le membre doit être posé sur une attelle (en bois, un journal en forme de gouttière, une attelle sams splint).
L’avantage des os longs, c’est que si c’est cassé c’est évident ! L’immobilisation est vraiment indispensable et si la déformation est trop importante, il faut s’assurer que le patient ne présente pas de déficit sensitif et vasculaire (en résumé : sensibilité et coloration du membre en aval de la fracture).
Réaligner une fracture est un geste médical douloureux qui nécessite des compétences de professionnel. Seul au monde, cela peut être réalisé au mieux sur le terrain si l’évacuation le nécessite. Un antalgique puissant sera administré plusieurs minutes avant le geste.
Le coude
La meilleure position pour un coude lésé est le bras en position de « coude au corps » à 90°. Un t-shirt rabattu et fixé ou un bandage autour du cou permettent de limiter les mouvements.
L’épaule
Le problème majeur de cette articulation est sa relative fréquence à se luxer en cas de traumatisme. C’est un geste médical de réduire une luxation. Mais si vous devez partir en région très isolée et pendant une longue période, ce geste de réduction est enseigné dans des formations spécialisées de premiers secours (comme à l’IFREMMONT3 par exemple).
Si vous ne savez pas faire, ne le faites pas et immobilisez l’épaule comme vous pouvez en soulageant le poids du bras (cf. schéma du coude).
Un sac à dos sous l’aisselle permet de maintenir le bras dans une position antalgique.
Le membre inférieur
Le problème majeur d’un traumatisme du membre inférieur, c’est qu’en plus de l’immobilisation, il va falloir porter la victime.
La cheville
Une cheville lésée doit être immobilisée à 90° (position « naturelle » : le pied à 90° de la jambe). Tous les moyens sont bons. Il est cependant important si vous utilisez du strap de ne pas trop serrer l’articulation. L’œdème réactionnel est parfois très important. L’attelle sam splint est très efficace.
La jambe (tibia péroné) et la cuisse (le fémur)
Comme le bras, c’est l’immobilisation comme vous pouvez qui prime. Dans les petits trucs de terrain, vous pouvez utiliser vos bâtons de marche comme attelle. Enroulé dans une manche de veste pour amortir l’ensemble et positionné de chaque côté du membre.
Également, sur une fracture et avant de l’évacuer, le membre peut être mis en très légère traction afin d’éviter la contraction des muscles et ainsi la rétraction du membre distal en amont (ça fait très mal). Pour cela, utiliser la cheville et le bâton pour adapter cette traction (cf. photos).
À noter : le risque majeur d’une fracture de fémur est le saignement important dans la cuisse. Il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire sur le terrain sauf respecter au maximum l’immobilisation et le protocole GREC.
En cas de fracture ouverte c’est une urgence vitale !
Le genou
Il doit également être immobilisé avec un angle de 5° environ. Essayez de maintenir une jambe tendue pendant quelques minutes et vous constaterez que c’est douloureux ! Ainsi, ne pas oublier ces quelques degrés de flexion avant d’immobiliser la jambe de votre victime.
Le bassin
S’il y a fracture de bassin, c’est que vous devez faire face à un traumatisme très violent. Nous rentrons dans le cadre de gestion de polytraumatisé. Il est vrai que perdu au fin fond de la Mongolie, à part le brancardage, le cierge et l’évacuation rapide il n’y a pas grand-chose à faire !!!
Le rachis
Toute lésion ou tout traumatisme du dos doivent être pris au sérieux. Le risque majeur est une lésion de la colonne vertébrale. Le signe d’alerte est l’apparition de trouble sensitif, moteur des membres ou des paresthésies (fourmillements). Seul le maintien d’un axe cou-tronc-jambe rectiligne permet d’éviter l’aggravation des lésions. Tout moyen de transport à plat est à envisager (la planche de surf, un panneau de signalisation, etc.).
Pour le cou, vous pouvez fabriquer une attelle de fortune avec un journal ou une attelle de sam splint (encore ! eh oui ce produit est vraiment pratique).
Les côtes
Le seul traitement efficace est d’arrêter de respirer ! En pratique, une fracture de cote fait mal pendant 1 mois, une contusion pendant 10 jours. L’immobilisation par bandage du tronc peut être utilisée mais ce n’est vraiment pas très efficace. Il convient évidemment d’arrêter l’activité si la douleur est trop forte. Si le traumatisme s’accompagne d’un essoufflement important ou pire des crachats ou toux sanglante, le poumon est sans doute lésé. L’évacuation est alors nécessaire.
La clavicule Située juste sous la peau, le risque est une lésion cutanée. Pour soulager et éviter une fracture ouverte, il est possible de fabriquer une immobilisation avec un bandage en forme de 8. Le principe est de maintenir l’individu au garde à vous !
En résumé, un traumatisme doit être géré dans le calme, ne jamais oublier l’effet bénéfique de l’immobilisation. Il faut prendre le temps de bien bloquer le membre. Mais l’essentiel est de vous souhaiter de ne jamais avoir besoin d’utiliser ces conseils…
Présentation de l’attelle de sam splint
Il s’agit d’une attelle légère composée d’une bande aluminium enveloppée par 2 plaques de mousse. Malléable à souhait, elle devient rigide lorsqu’un angle aigu est imprimé sur la plaque en alu. Fournie avec un schéma explicatif, les photos ci-contre montrent quelques possibilités d’immobilisation.
Son poids (130g env.) est un atout qui lui permet de trouver sa place dans toutes les pharmacies de voyage. Elle est vendue dans les magasins de matériel de montagne et de secours spécialisé (environ 15 à 30 €).
(1) Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien
(2) Pour les noms, on distingue la DCI (dénomination commune internationale) : le nom de la molécule (souvent utilisé pour les génériques), et le nom commercial pour le nom du médicament (mentionné en italique dans l’article).
(3) L’Institut de Formation et de Recherche en Médecine de Montagne propose, entre autres, des formations théoriques et pratiques adressées aux professionnels et au grand public pratiquant en milieu hostile (montagne, expéditions, etc.), ainsi qu’une abondante documentation en ligne accessible à tous, gratuite, claire et illustrée.
Pour la doc et les contenus et dates des formations, voir : www.ifremmont.com
À noter les ouvrages suivants du Dr Emmanuel Cauchy à lire avant le voyage et à avoir sur soi pendant (surtout le premier, le format s’y prête parfaitement) :
- Petit guide médical pour le voyage (du mal de gorge à la blessure grave, randonnée, trekking, montagne), éd. Edimontagne
- Petit manuel de médecine de bord, et Petit Manuel de Médecine de montagne, éd. Glénat.
Ainsi que l’ouvrage du Dr Isabelle Philippe :
- Guide médical des espaces sauvages (manuel de médecine pratique pour le sport et le voyage), éd. Olizane.
Panneaux solaires
Panneaux solaires portables
Écrit par Olivier Nobili 6 juin 2013. Publié dans Energie nomade -
L'énergie du voyageur nature : Panneaux solaires et batteries tampon nomades
Dossier et photos : Olivier et Johanna Nobili
Version allégée de l’article publié dans Carnets d’Aventures n°32.
Si vous trouvez intéressants et utiles ces articles vous pouvez faire un geste et soutenir le magazine en achetant la version papier dans notre boutique, ou mieux, vous abonner ! ;-)
C’est la troisième fois que nous publions un dossier « énergie solaire », la première c’était en 2004 et il y a eu beaucoup de changements depuis. Les panneaux se sont amincis, allégés et ont visiblement gagné en fiabilité. D’autre part, la connectique USB pour le rechargement, qui tend à se généraliser, simplifie beaucoup l’usage des panneaux. L’offre s’est aussi bien étoffée et toute une gamme de produits adaptés à un large spectre d’utilisation est maintenant disponible.
Le panneau solaire renforce le sentiment d’autonomie, cette impression de pouvoir rester dans son voyage très longtemps… Le voyageur itinérant dans la nature n’a pas besoin d’aller chercher une prise de courant (quand il y en a) pour recharger tout son matériel : téléphone, GPS, appareil photo, frontales, liseuses… et pour les plus technophiles, tablettes, ordinateurs. Cela a quelque chose de magique !
Certains diront cependant « Bon, et si on arrivait à se passer de tous ces éléments électroniques, on se simplifierait bien la vie non ? » ;-). Oui, peut-être…
Ce dossier commence par une base de connaissances. Elle sera utile pour savoir choisir les éléments qui correspondent à ses vrais besoins. D’autre part, elle donne les informations nécessaires pour manipuler ces solutions d’énergie nomade à bon escient.
La seconde partie est un test qui présente des produits actuels et les résultats de nos mesures (magazine papier) et tableau comparatif des panneaux solaires.
Voir aussi la discussion associée
La base de connaissances utiles
Les formules simples de l’électricité
Vous devez vous souvenir des quelques lois simples (apprises au collège !) qui lient l’intensité (I), la tension (U), la puissance (P) et les résistances (R). Pour rappel, car elles sont bien utiles pour comprendre ce qui se passe, les voici :
P=U.I (la puissance P en watts), est le produit entre la tension (U, en volts), et l’intensité du courant (I, en ampères).
U=R.I (la tension (U en volts) aux bornes d’une résistance, est le résultat du produit entre la résistance (R en Ohms) et l’intensité de courant (I en ampères) qui traverse cette résistance.
Comment modéliser un panneau solaire ?
Un panneau solaire fournit un courant continu, il a une tension entre ses bornes et donc délivre une puissance. Ces paramètres ne sont pas constants, ils dépendent du niveau d’ensoleillement. Ce qui varie surtout en fonction de l’ensoleillement, c’est l’intensité de courant et donc la puissance de sortie. Si on court-circuite1 un panneau solaire, on constate que l’intensité de courant varie peu, alors que si on court-circuite une source de tension (théorique) on obtient une intensité qui tend vers l’infini. Bien sûr pour une batterie réelle ce n’est pas le cas car elle a une résistance interne qui limite ce courant, cependant il sera tout de même très élevé et elle chauffera au point de potentiellement prendre feu ou exploser (dissipation en chaleur de l’énergie à travers sa résistance interne).
Donc un panneau solaire, qui continue de faire circuler une intensité proche de son intensité nominale, ne peut être vu comme une source de tension. Un panneau se rapproche davantage, sans en être vraiment une, d’une source de courant.
En effet si on fait varier la résistance d’un circuit connecté à un panneau, le courant qui circule varie assez peu (c’est la tension aux bornes de la résistance qui va changer – cela est vrai dans une certaine plage de résistance bien entendu ; en effet, si le panneau était une vraie source de courant avec une résistance allant vers l’infini, la puissance du panneau tendrait également vers l’infini : P=UI et U=RI, donc P=RI2, mais le panneau ne peut dépasser sa puissance maximale et l’intensité se met alors à tomber au-delà d’une certaine résistance.
Nous le verrons sur les courbes), alors que le courant varie énormément si le générateur du circuit est une batterie. Dans les deux cas U=RI est vérifié, mais dans le cas d’une source de tension c’est I qui varie alors que dans le cas d’une source de courant c’est U qui varie.
La puissance du rayonnement solaire
Le spectre solaire s’étend sur une large plage de longueurs d’ondes. Ce sont des photons qui « vibrent » à diverses fréquences. Ceux qui vibrent le plus rapidement (les petites longueurs d’ondes) sont porteurs de plus d’énergie. Concrètement, dans la lumière visible, les photons sur la longueur d’onde du bleu sont plus énergétiques que ceux sur la longueur d’onde du rouge. Un panneau solaire va « exploiter » une partie seulement des longueurs d’ondes du spectre lumineux. Le reste est soit réfléchi, soit converti en chaleur. En pratique, une cellule convertit en énergie électrique de 4 à 20 % de l’énergie solaire reçue selon sa technologie.
Quelle est la puissance du rayonnement solaire ? On admet que la puissance brute solaire reçue au niveau du sol (lumière directe + diffuse) est, dans un cas favorable (soleil assez haut sur l’horizon, ciel clair), de 1000 W/m2 (attention, il ne s’agit pas d’une borne supérieure ; sans atmosphère, la puissance reçue au niveau de la terre serait en moyenne de 1367 W/m2). Avec des nuages fins (on discerne encore les ombres), cette puissance oscille de 800 W/m2 à 300 W/m2, et tombe encore avec des nuages plus épais (on ne voit plus les ombres). La position angulaire du soleil sur l'horizon (sa hauteur) a aussi son importance.
En effet, l'atmosphère dissipe une grosse partie de l'énergie solaire : plus la distance d'atmosphère à traverser est grande, moins l'énergie disponible au sol sera importante. Si le soleil est bas sur l'horizon, ses rayons traversent l'atmosphère de manière oblique, le chemin que doit parcourir la lumière en milieu atmosphérique est plus long, l'énergie récupérable est donc plus faible.
La puissance récupérable varie bien entendu en fonction de l'heure, de la saison, de la latitude, et même de la température du panneau (en effet, le rendement se dégrade sensiblement quand le panneau chauffe, le rendement est nominal quand la température de la cellule est de 25°C, ensuite le rendement baisse de 0,1 % à 0,5 % par °C au-dessus de 25°C, or, le panneau grimpe très vite en température lorsqu’il est exposé au soleil, localement les 50°C sont vite atteints.
Il est judicieux de le placer sur le lieu le plus venté pour limiter le problème)... Dans les faits cette puissance varie donc beaucoup.
Caractéristiques d’une sortie USB
Un port USB sert à la communication entre l’ordinateur et les divers périphériques. Mais en plus de l’échange d’information, ce port alimente en énergie ces périphériques. Les caractéristiques « énergétiques » d’un port USB sont 5 V et 500 mA maximum, soit 2,5 W (selon la norme).
Nous l’avons par exemple mesuré à 5,13 V sur un de nos ordinateurs. Vu que l’on peut recharger de plus en plus d’appareils via USB, c’est tout naturellement que l’on voit apparaître cette connectique sur les panneaux et batteries tampon.
Attention cependant, ces éléments peuvent sortir un courant supérieur à 500 mA (voir les caractéristiques du produit en question) et si l’appareil à recharger ne régule pas car il se base sur les 500 mA de la norme, vous pouvez l’endommager.
Pour vérifier que ça ne pose pas de problème, regardez les chargeurs de vos appareils, il est mentionné dessus les courants/voltage de sortie. Sinon vous trouverez peut-être l’info des courants maxi sur la documentation technique de votre appareil.
Par exemple les chargeurs à connectique USB (à brancher sur le secteur) de smartphone Galaxy SII et SIII ont un courant de sortie continu à 5 V compris entre 700 mA et 1000 mA ; ce qui veut dire que ces smartphones sont capables de se charger avec un courant d’entrée jusqu’à au moins 1000 mA ce qui est bien supérieur aux 500 mA de la norme USB.
Les temps de chargement
- Si on passe par l’intermédiaire d’un chargeur (conseillé), pas besoin de se préoccuper tout cela, le chargeur est censé gérer. En USB, les appareils gèrent généralement également leur charge eux-mêmes.
Pour les autres :
- Une batterie ayant une contenance4 de n ampères-heures se rechargera avec un courant de charge i en n/i heures. C’est pour avoir un ordre d’idée, et c’est plutôt la borne inférieure, car il y a bien entendu de la perte énergétique durant la charge (chaleur…). On peut compter 20 à 40 % de temps de charge en plus pour compenser ces pertes. Donc pour une batterie vide de 1600 mAh (milliampères-heures), soit 1,6 Ah, il faudra, avec un courant de charge de 500 mA (milliampères), 3,2 h de charge minimum pour la recharger complètement. 1,6 Ah divisé par 0,5 A. On donne ces valeurs car elles sont de l’ordre de ce qu’on rencontre couramment.
- Courants de charge conseillés selon la contenance d’une batterie : l’intensité de charge conseillée et sans risque pour l’accu est de 10 % de la valeur de sa contenance (ce sont deux entités qui n’ont pas les mêmes dimensions au sens physique, donc cette comparaison n’a pas beaucoup de sens en tant que telle mais elle est tout de même bien pratique). On devrait donc charger une batterie de contenance 1200 mAh avec un courant de 120 mA.
En fait c’est un peu plus compliqué que ça : on peut charger assez fort (de 50 % à 100 % soit 600 mA à 1200 mA) en début de charge, mais lorsque la batterie est quasi pleine il faut arrêter la charge, ou charger avec les fameux 10 %, soit 120 mA mentionnés plus haut pour notre accu de 1200 mAh. Dès que les accus chauffent significativement (+ de 50°C) il faut arrêter la charge.
Évitez de charger en direct un accu li-ion ou li-po (c'est-à-dire en dehors de tout chargeur, en reliant la batterie à la sortie du panneau), il peut exploser si on le charge trop longtemps.
Intensité produite en fonction de l'insolation
Petites notions utiles pour qui veut charger une batterie en bricolant
Notes :
1) court-circuiter un générateur (pile, batterie, panneau…) consiste à relier sa borne + à sa borne -.
2) rendement : c’est le rendement des cellules de production industrielle que nous mentionnons ici (celles qui nous concerne) ; celles développées en labo ont des rendements bien supérieurs mais les contraintes des coûts de production conduisent à des compromis.
3) diode : élément électronique semi-conducteur d’un circuit électrique, elle ne laisse passer le courant que dans un sens.
4) contenance : on utilise volontairement contenance plutôt que capacité, car en électricité la capacité désigne une autre grandeur.
Quelques exemples de batteries
- GPS
Sportiva Twonav : 3,7 V et 1050 mAh
Nombre de GPS fonctionnent avec des piles rechargeables :
Exemple : 2 piles AA = de 2,4 à 3 V et 2100 mAh
- Frontales
Fonctionne souvent avec des piles
Exemple de frontaes compactes : 3 piles AAA = de 3,6 à 4,5 V et 900 mAh
La Petzl Nao : 3,7 V et 2300 mAh
- Appareil photo numérique
Compact Sony HX-10V : 3,6 V et 960 mAh
Reflex Canon EOS 650D : 7,2 V et 1120 mAh
- Caméras légères
Gopro HD2 : 3,7 V et 1100 mAh
Sony HDR-GW55 : 3,6 V et 960 mAh
- Caméra semi-pro
Canon Legria HF G25 : 7,4 V et 960 mAh
Sony NEX-VG30 : 7,4 V et 2060 mAh
- Téléphone mobile
Samsung B2710 : 3,7 V et 1300 mAh
- Smartphone
Samsung Galaxy SII : 3,7 V et 1700 mAh
Iphone 4 : 3,7 V et 1400 mAh
- Tablettes
Ipad2 : 3,7 V et 7200 mAh
Galaxy Tab 10.1 : 3,7 V et 7000 mAh
- Mini-ordinateur
Type eee pc, HP Mini, etc. : 10,8 V et 5000 mAh environ
- Téléphone satellite
Iridium 9555 : 3,7 V et 2200 mAh
- VHF
President PM-2010WP : 7,4 V et 85 mAh
Globalement, à part les minis PC, les caméscopes semi-pro, les appareils reflex et les VHF, tout se charge très bien avec un panneau de faible voltage (type USB 5V) et on aura intérêt à prendre ce type de panneau pour une meilleure efficacité si on n’utilise pas de batterie tampon.
Les divers profils et leurs besoins
Note : si le matériel est utilisé dans les hautes latitudes (Grand Nord / Grand Sud), là (ou quand) où le soleil ne monte pas très haut sur l’horizon, il faudra sans doute un peu surdimensionner les panneaux.
Profils/durée |
1 weekend |
1 semaine |
Quinze jours |
1 mois et plus |
frontale |
rien |
rien |
Piles de rechange |
Éventuellement un petit chargeur solaire de piles (qu’il faudra prendre dans les configurations ci-dessous également) |
+ téléphone/appareil photo numérique |
Rien ou une toute petite batterie tampon pour recharger le portable |
Panneau USB ou une batterie tampon préchargée |
Panneau USB + éventuellement une batterie tampon |
Panneau USB + batterie tampon pour le confort d’utilisation |
+ GPS/caméra embarquée |
Rien ou une batterie tampon moyenne |
Un petit panneau USB pour charger les éléments qui montrent des signes de faiblesse + éventuellement une batterie tampon de moyenne contenance et/ou chargeur de piles |
Panneau USB + batterie tampon pour le confort d’utilisation |
1 ou 2 panneaux USB + batterie(s) tampon(s) pour le confort d’utilisation, ou un panneau 12 V 10 W minimum et une batterie tampon 12 V |
Avec des éléments à plus de 5 V : |
|
|
|
|
+ APN reflex, VHF et/ou caméscope |
Batterie(s) tampon(s) 12 V contenance moyenne |
Panneau 12 V de 10 W minimum avec batterie(s) tampon(s) 12 V moyenne contenance |
Panneau 12 V de 10 W minimum avec batterie(s) tampon(s) 12 V moyenne contenance |
Panneau 12 V de 10 W minimum avec batterie(s) tampon(s) 12 V moyenne contenance ou grande contenance pour plus de confort |
+ Utilisation intensive matériel pro (caméra / reflex / ordinateur…) |
Batterie(s) tampon(s) 12 V préchargée(s) à la maison, type Sustain (73 Wh) |
Panneau 12 V de 20 W minimum avec batterie(s) tampon(s) grande contenance (Sustain minimum) |
Panneau 12 V de 20 W minimum avec batterie(s) tampon(s) grande contenance (Sustain minimum) |
Panneau 12 V de 20 W minimum avec batterie(s) tampon(s) grande contenance (Sustain minimum) |
Garmin GPS
Garmin Oregon 300
Écrit par Olivier Nobili 6 juin 2009. Publié dans GPS -
Mise à jour 20 octobre 2009 : 1 - Test de la nouvelle cartographie topo Garmin
2 - Note : la petite tirette pour ouvrir le compartiment pile a tendance à se gripper avec le temps. L'axe métallique doit s'oxyder. Cela reste manipulable mais il faut un peu forcer. Il est à noter que ce GPS a été testé longuement en kayak de mer (donc en milieu salé sans rinçage pendant des semaines) et lors de multiples autres occasions.
Mise à jour août 2009 : nous avons utilisé l'Oregon pendant un mois et demi lors d’un trip kayak de mer. Le GPS est resté sur le pont pendant toute cette période, il était donc constamment exposé aux embruns et parfois aux vagues, il a été fréquemment immergé. Il était exposé à la chaleur parfois écrasante.
En revanche nous l’avons protégé des UV en le mettant dans une petite pochette en tissu (non imperméable). Ce traitement qui a eu raison d’autres GPS que nous avons eu entre les mains ne l’a pas du tout affecté.
L’impression de fiabilité que nous avions eu de prime abord nous paraît donc confirmée. Au niveau de l’usage, il s’est avéré pratique et efficace.
Suffisamment rapide à l’allumage et à l’acquisition de la position. L’interface est plutôt correcte une fois maîtrisée. La consommation nous a semblé raisonnable. Bref, plutôt du bon dans l’ensemble.
j'opte sur le Garmin 1000 le must.... bourgeois que je suis! (petit clin d'oeil à mon ami Jean )
Popote EtaPower Pots
Popote EtaPower Pots
Écrit par Olivier Nobili 17 janvier 2012. Publié dans Popotes -
Primus EtaPower Pots
Popote optimisée avec échangeur thermique à ailettes
Note début 2015 : nous avons testé cette popote à plusieurs reprises :
- début 2012 (voir ci-dessous notre fiche complète)
- fin 2014 au sein de notre test comparatif de 9 réchauds à gaz optimisés, de contenance avoisinant le litre, paru dans le numéro 38 de notre magazine Carnets d’Aventures.
Vous pourrez comparer aisément dans le tableau ci-contre [lien] les caractéristiques détaillées des 9 réchauds de notre test. [image tableau]
Vous trouverez en complément dans le CA n°38 :
- Une discussion sur le produit « réchaud optimisé », sur son principe de fonctionnement, sur ses caractéristiques générales, et sur son intérêt par rapport à son homologue non optimisé,
- Une description du protocole de test utilisé pour le comparatif et une explication plus détaillée sur le choix des différents critères de notation,
- Le comparatif chiffré des 9 solutions testées, notées selon des critères de vitesse d’ébullition, de rendement énergétique, de prix, de légèreté et d’ergonomie/conception,
- Les résultats de nos tests d’ébullition pour les 9 réchauds optimisés, avec et sans vent,
- Des descriptions et avis synthétiques sur les différents réchauds optimisés testés, illustrés par des diagrammes facilitant la comparaison des différentes solutions en présence (voir diagramme ci-contre).
A lire également :
- le comparatif de 33 réchauds paru dans le CA n°11, présentant un test des différents types de réchauds existants avec plus de 30 modèles passés en revue, tous combustibles confondus
- divers tests de réchauds que nous avons effectués,
- un comparatif de 10 réchauds à bois publié dans Carnets d'Aventures n°22.
Test de la popote Primus Eta Power pots & réchaud Omnilite Ti (2015)
EN CONSTRUCTION
Test de la popote optimisée Primus Eta Power pots (2012)
Une popote qui maximise les échanges thermiques utilisable avec à peu près tous les réchauds. En voila une excellente idée. En effet ce type de popote augmente vraiment le rendement du réchaud et permet de faire une économie de carburant conséquente et de gagner pas mal de temps de chauffe. Sur nos tests, l’effet est remarquable. La popote est en alu (très bon conducteur thermique) recouvert de titane multicouches anti adhésif (cela évite de surcroit le contact alimentaire avec l’alu), les ailettes rajoutent un peu de poids (pas beaucoup) mais sur le long cours le gain en combustible permet une économie de poids et de volume substantielle (on peut prendre quasiment moitié moins de cartouches de gaz sur un trip !). La housse isolante permet aussi de laisser gonfler la nourriture en maintenant la température mais rajoute quand même beaucoup de poids pour le service rendu, en revanche le volume est faible puisqu’elle se place autour de la popote qu’elle protège durant le transport. On doit pouvoir concevoir une version de cette housse nettement plus légère. Mais Primus est un constructeur qui semble plutôt miser sur la longévité de ses produits et c’est tout à son honneur. En conclusion, une vraie bonne idée qui convertit votre réchaud habituel en réchaud optimisé pour un coût somme toute assez modique.
Modèle testé : 2 ,1l (1,8l efficace)
Poids constatés : 260g la popote, 97g le couvercle (soit un total de 357g), pince 45g, housse isolante : 254g
Dimensions externes :
Diamètre : 190mm, hauteur : 110mm
Prix approximatif : 40€
Tests effectués avec le Primus OmniLite Ti
Test ébullition
Conditions :
Température de l’eau : 7°C
Température de l’air : 4°C
Quantité d’eau portée à ébullition : 1 litre
Test A1 : Combustible : gaz. Grande popote en inox, couvercle
Temps de mise en ébullition : 7mn. Gaz consommé : 16g
Test A2 : Combustible : gaz. Popote optimisée EtaPower Pots 2 litres, couvercle
Temps de mise en ébullition : 4mn45s. Gaz consommé : 9g
Gains : 2mn15s et 7g de gaz (soit 45% de gain en combustible)
Test B1 : combustible : Super 95 sans plomb. Grande popote en inox, couvercle
Temps de mise en ébullition : 7mn15s. Essence consommée : 20g
Test B2 : combustible : Super 95 sans plomb. Popote optimisée EtaPower Pots 2 litres, couvercle
Temps de mise en ébullition : 5mn15s. Essence consommée : 14g
Gains : 2mn et 6g d’essence (soit 30% de gain en combustible)
réchauds à gaz optimisés
Comparatif réchauds à gaz optimisés
Écrit par Johanna Nobili 14 février 2015. Publié dans Réchauds - Mis à jour le dimanche 5 avril 2015 12:50
Nous avons publié dans Carnets d'Aventures n°38 un test comparatif de 9 réchauds à gaz optimisés, de contenance avoisinant le litre, vous y trouverez :
- Une discussion sur le produit « réchaud optimisé », sur son principe de fonctionnement, sur ses caractéristiques générales, et sur son intérêt par rapport à son homologue non optimisé,
- Une description du protocole de test utilisé pour le comparatif et une explication plus détaillée sur le choix des différents critères de notation,
- Le comparatif chiffré des 9 solutions testées, notées selon des critères de vitesse d’ébullition, de rendement énergétique, de prix, de légèreté et d’ergonomie/conception,
- Les résultats de nos tests d’ébullition pour les 9 réchauds optimisés, avec et sans vent,
- Des descriptions et avis synthétiques sur les différents réchauds optimisés testés, illustrés par des diagrammes facilitant la comparaison des différentes solutions en présence.
Vous pourrez comparer aisément dans le tableau ci-dessous les caractéristiques détaillées des 9 réchauds de notre test.
Test comparatif de 9 réchauds à gaz optimisés
Voici les modèles testés (cliquer sur chaque lien pour accéder à la fiche de chaque réchaud) :
- MSR Reactor - MSR Windboiler
- Primus Omnilite Ti & popote ETA Power pot
A lire également :
- le comparatif de 33 réchauds paru dans le CA n°11, présentant un test des différents types de réchauds existants avec plus de 30 modèles passés en revue, tous combustibles confondus
- divers tests de réchauds que nous avons effectués,
- un comparatif de 10 réchauds à bois publié dans Carnets d'Aventures n°22.
Tableau des caractéristiques des réchauds testés
Modèle (cliquer sur le nom de chacun pour voir la fiche) |
OMNILITE TI + ETA Power Pot (39€) |
OMNILITE TI Seul (popote alu 10€) |
||||||||
Marque |
JETBOIL |
JETBOIL |
JETBOIL |
MSR |
MSR |
PRIMUS |
OPTIMUS |
PRIMUS |
PRIMUS |
PRIMUS |
Type de Réchaud Optimisé |
Intégré |
Intégré |
Intégré |
Intégré |
Intégré |
Intégré |
Assemblé |
Assemblé |
Assemblé |
Non Optimisé |
Prix approx. |
68 € |
95 € |
135 € |
135 € |
130 € |
110 € |
89 € |
104 € |
208 € |
179 € |
Volume Total (L) |
0,8 |
1 |
1 |
1 |
1 |
0,8 |
0,9 |
1 |
1 |
1 |
Contenance utile (L) |
0,6 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,6 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
0,8 |
Contenance max en chauffe indiquée par le constructeur (L) |
0,5 |
0,5 |
0,75 |
0,5 |
0,6 |
0,5 |
0,8 |
0,9 |
0,5 |
Selon Popote |
Taille mesurée une fois rangé (Diamètre-Hauteur) (cm) |
10,5-16 |
11-18,5 |
13-14,5 |
12,5-15,5 |
10,5-17,5 |
11-15 |
12,5-17 |
16-13 |
16-13 |
Selon Popote |
Poids (g) |
356 |
426 |
444 |
415 |
460 |
418 |
440 |
634 |
637 |
Selon Popote |
Poids Brûleur (g) |
115 |
141 |
130 |
176 |
195 |
153 |
74 |
195 |
225 |
225 |
Poids Pare-vent (g) |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
85 |
115 |
89 |
0 |
Poids Popote + Couvercle (g) |
192 |
225 |
240 |
235 |
210 |
245 |
282 |
274 |
274 |
Selon Popote |
Poids Gaine (g) |
35 |
39 |
30 |
0 |
47 |
62 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Poids pied (g) |
28 |
28 |
28 |
0 |
17 |
24 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Poids bol (g) |
23 |
31 |
45 |
Pas de bol |
33 |
Pas de bol (tasse-couvercle) |
Pas de bol (couvercle casserole) |
49 |
49 |
Selon Popote |
Puissance Brûleur |
1320W |
1320W |
??? |
2800W |
1875W |
1500W |
3000W |
2000W |
2600W |
2600W |
Régulateur de Pression |
Non |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Non |
Connection au Brûleur sécurisée |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Non |
Gaine Isolante |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Oui - Tissu + plastique rigide alvéolé |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Selon Popote |
Pied |
Trépied |
Trépied |
Trépied |
Non |
Trépied |
Oui |
Non |
Non (base large) |
Non (trépied intégré) |
Non (trépied intégré) |
Réglage Puissance (Taille de la manette - Course de réglage) |
Petite - 1,5 Tours |
Moyenne - 2 Tours |
Grande - 4 Tours |
Moyenne - 1,5 Tours |
Grande - 1,5 Tours |
Petite - 2 Tours |
Grande - 2 Tours |
Petite - 2 Tours |
Grande - 3 Tours |
Grande - 3 Tours |
Adaptabilité à d'autres contenants |
Option |
Option |
Option |
Non |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Couvercle Passoire |
Oui |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Non (sauteuse avec poignée) |
Oui |
Oui |
Selon Popote |
Volume de Gaz pouvant être accueilli |
110g |
110g |
110g |
110g |
110g |
110g sans le pied |
230g |
110g |
0g |
Selon Popote |
Sans BPA |
??? |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
XXX |
Oui |
Oui |
Selon Popote |
Piezzo intégré |
Non |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Oui |
Non, à part |
Non, à part |
Non |
Non |
Bec Verseur |
Couvercle |
Couvercle |
Couvercle |
Oui |
Couvercle |
Couvercle |
Oui |
Non |
Non |
Selon Popote |
Option Suspension |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Série |
Non |
Non |
Non |
Selon Popote |
Option Presse-café |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Dispo |
Non |
Dispo |
Dispo |
Selon Popote |
Autres options |
Sauteuse, Support Popotes & Popote Sol 1,8L |
Sauteuse, Support Popotes & Popote Sol 1,8L |
Sauteuse, Support Popotes & Popote Sol 1,8L |
Contenants 1,7L & 2,5L |
|
|
Pied & Housse Isolante |
Multi Combustible / Bouteille inversée |
Multi Combustible / Bouteille inversée |
Multi Combustible / Bouteille inversée |
Temps d'ébullition en air calme |
3min43 |
3min29 |
1min58 |
1min52 |
2min21 |
3min56 |
2min02 |
2min46 |
1min44 |
3min01 |
Temps d'ébullition avec du vent |
4min20 |
4min27 |
3min10 |
2min01 |
2min34 |
4min23 |
2min30 |
4min25 |
1min45 |
Ne bout pas |
Pays |
USA |
USA |
USA |
USA |
USA |
USA |
Suisse |
USA |
USA |
USA |
Site internet du fabricant |