Mars 2016, Enfin, moi l'Albatros je peux m'exprimer !
Enfin, « le vieux » me donne la possibilité de m’exprimer sur son blog.
En effet, je vous rappelle que nous avions un contrat entre lui et moi qui stipulait que c’est moi le vélo couché, « l’albatros » comme il m’a nommé, qui lui susurrerait à l’oreille ce que je pense moi de cette histoire de périple et de le raconter étape par étape.
Il est vrai que cette histoire de partir a commencé sans moi. Il l’a pensée, bien des années avant. Le projet a débuté plus précisément en septembre 2014.
Et « oui » lorsqu’il m’a choisi en juillet 2015, il avait lu beaucoup de revues, je vous rassure de vélos, pas de culs, quoi que certaines fois cela lui aurait fait du bien tant il est chiant avec moi.
Dans un catalogue, il est tombé amoureux…, de moi ! Je posais, lascif avec d’autres collègues à coté de moi… dans un magazine. Il s’est renseigné ensuite où il pouvait me rencontrer et il est parti un samedi m’essayer dans un magasin spécialisé dans les vélos couchés à Flines-les- Rache.
Ce fut le coup de foudre malgré mon prix assez élevé.
Et me voilà aujourd’hui sa propriété, sa chose… Vous rigolez !
Non et non ! Il a su de suite comment je m’appelais… Plus d’une fois, j’ai ri lorsque je le voyais allonger sur la route, dans un fossé ou dans un talus. Tout griffé… Il n’était pas fier de lui, « le vieux. »
Je suis sur le gaillard, il se n’en est pas vanté de ses nombreuses chutes.
Je ne suis pas un délateur mais régulièrement, « le vieux », il faut le descendre de son piédestal et lui rappeller ce qu’il est, un vieux de 63 ans qui se prend pour un jeune aventurier. Heureusement, que je suis là pour relever le niveau car chez lui, il est bas.
Enfin, arrêtons de déblatérer sur son dos car il va devenir un martyre. On risque de le défendre et l’aimer, « ce vieux ».
Bon ! je me suis défoulé, alors voilà, il nous reste à tout casser 3 mois. Il commence « le vieux » à bien me prendre en main, mais on sent un trac l’envahir.
Paraît il, il va dans quelques jours me filmer pour que je puisse être vu sur son blog. Bon ! je vais faire un effort, je veux bien être vu avec lui sur mon siège entrain de pédaler. J’espère qu’il aura belle allure et ne me fera pas honte.
Il pèse quand même 95 kg… mais il faut le porter ce sexagénaire ! Il m’a raconté son expérience polonaise d’il y a 13 ans, en 10 jours il avait maigri de 10 kg. Ce qui veut dire que mon gaillard, il va me soulager de son quintal très rapidement… cela me rassure.
Vous me dites, et lui, le coseux combien pèse-t-il ? Cela ne vous regarde pas…Bon jouons le jeu, et bien oui ! je pèse, je peux le dire sans honte 19 kg, c’est du lourd « Un !» mais il faut le porter cet homme, ce n’est pas un vélo super léger qui le portera pendant autant de temps et de kilomètres.
Depuis quelques jours, il m’habille. J’ai l’impression de devenir « un canif multifonction », un antivol par ici, un « porte gourde » par là. Il a acheté des nouvelles pédales pour fixer sa jambe folle gauche. Il n’a plus de muscle, son pied glisse et ne peut pousser. Avec des pédales semi automatiques le pied est fixé sur celle-ci. Mais je vous dis pas, il devra réapprendre à pédaler…il risque encore quelques chutes ... je vais bien me marrer…du moment qu’il ne m’abime pas !
L’autre jour à l’entrainement, v’la ti pas qu’il commence à chanter, certainement pour se donner du courage « voulez vous vélo coucher avec moi ce soir… » je lui ai fait peur en zigzaguant, il s’est tout de suite calmé.
Il est vrai que sur moi, il n’a que seule activité que de pédaler. Il ne met pas d’écouteur pour la musique. Donc régulièrement, il me parle… il me saoule. Pourtant, il sait que je n’ai pas de conversation. Dans sa position, il voit le paysage défilé sur 180 degrés.
Je trouve, en toute confidence, surtout il ne faut pas lui répéter, qu’il s’arrête trop souvent pour pisser…je n’ai rien dit !
Je commence à avoir une appréhension. En effet, il va monter deux grandes sacoches, une de chaque coté, de même deux petites en dessous du siège. J’aurai l’air d’un vrai vélo baroudeur. Sur le porte bagage, un sac à dos. J’allais oublier, j’ai une antenne avec un petit drapeau jaune… sa fille lui a offert pleins de petits drapeaux de toutes les couleurs du Népal.(elle y revient) Il les a fixés sur l’antenne. J’ai fière allure. Paraît il, cela porte bonheur !
Il doit acheter d’ici peu, un GPS pour vélo. Il pourra y entrer tout son parcours. Celui-ci lui donnera même l’emplacement des campings, hôtels et autres.
Ne vous inquiétez pas, je lui demanderai de faire des photos…que dis je un petit film sur tout ce que nous allons vivre.
J’ai hâte de partir avec lui, d’en découdre !
Le plus dur pour nous deux se sera les premiers coups de pédales et vous quitter. Je n’ai jamais encore voyagé… lui, il a quelques aventures à son compteur… à le regarder, il n’en mène pas large malgré tout.
Il sait qu’il devra pédaler 6000 km, traverser 11 pays, se retrouver la plupart du temps sans pouvoir converser avec quelqu’un sauf avec moi !(la barrière de la langue). Ce con, il ne parle pas l'anglais. Nous devrons, je l’espère, le moins possible, nous confronter au vent mais surtout ce qui nous fait peur… la pluie qui abime le moral.
Ce vieux, je l’aime bien et je vais vous le ramener en entier pour qu’il puisse vous dire comment va le monde. Il est sûr, vous allez le trouver transformer, peut-être physiquement ; surement mentalement.
Une de ses amies proches m’a dit, qu’il est déjà chiant en temps ordinaire, avec des idées loufoques en permanence … alors là, il sera insupportable ! dit-elle.
Ne vous en faites pas, 5 mois avec moi, je vais le dresser… le lobotomiser … quand il se présentera devant vous en octobre, il sera doux comme un agneau.
A bientôt pour une nouvelle chronique ! L’Albatros
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