Bribes de phrases dans un livre d’un optimisme torride.
UN CERCLE DE LECTEURS AUTOUR D’UNE POELEE DE CHATAIGNES
Jean Pierre Otte Roman Julliard.
Philosopher, c’est dans une volonté d’allégresse, apprendre à vivre au mieux la vie qui nous est échue en partage quand apprendre à mourir n’est pas nécessaire, puisqu’on y réussit fort bien la première fois.
Présence au monde et plaisir d’exister ;
C’est toujours l’autre par son aptitude d’accueil, sa capacité d’écoute, qui nous rend capable de ce que nous sommes, et parfois je désire être cet autre pour les autres. Sans pourtant rien calculer ni machiner. Dès lors qu’on a pris cette option, l’inspiration nous vient naturellement, sans qu’il soit besoin d’y réfléchir.
Le bonheur est dans gratuité et les plaisirs sont toujours onéreux. Le bonheur est dans les péripéties minuscules de la vie, les évènements de la nature autour de nous, les simples sensations, le spectacle du monde proche et lointain, l’odeur de l’ozone répandue après l’orage, les changements de lumière, le toucher velouté d’une pêche ou la première gorgée de café le matin.
Les aigris et les joyeux.
Le malheur des aigris, c’est ce qui n’arrive qu’aux autres, et le bonheur des joyeux, de découvrir sans fin ce qu’ils ont et ce qu’ils sont, en définitive de jouir sans frein d’eux-mêmes.
Certains livres sont d’une telle fertilité que lorsqu’on y plonge la tête la première, ils remplissent le vide délivrent, détruisent insensiblement toute impression d’isolement.
Le plaisir d’exister une disposition de l’esprit. Pour certains, on restait tributaire, de tout, de ce que l’on est, de ce qu’on n’est pas, de ce que l’on deviendra, de son passé, de son époque, de ses humeurs, de ses chances et de ses contrariétés. Pour d’autres, il convenait, en dépit de tout, d’opter dès le départ pour le signe plus. Ils en revenaient à l’éternelle histoire du verre vide à moitié vide ou à moitié plein : de le trouver à moitié plein, cela ne change rien au contenu du monde, mais il y a le plaisir par surcroît.
Le bonheur est d’abord une volonté de bonheur, c’est aussi, se donner un vrai pouvoir de dépassement, ouvrir un champ de possibilités nouvelles.
Un livre n’existe vraiment que dès qu’un lecteur l’a recréé en lui-même.
Pour que le vin fasse du bien aux femmes, il faut que ce soit les hommes qui le boivent ;
La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne le vit qu’en allant de l’avant ;
C’est par le WEB, que le jeunes générations se détachant radicalement de nos façons périmé de vivre et de voir , se défalquent en se recréant dans la matrice virtuelle, et de cela dès avant la puberté. Par cette mutation, ils vont devenir des êtres différents de nous, ils sont déjà ces êtres différents de nous dans le double rapport à eux-mêmes et au monde.
A la réflexion, on s’ennuie par routine, parce que plus aucune nouveauté ne survient. On s’ennuie aussi parce qu’on manque de contact avec soi-même. On s’ennuie enfin parce que l’on éprouve un manque ; Mais éprouver un manque, autre chose d’indéfini à désirer, n’est ce pas déjà sortir un peu de l’ennui ?
Le dieu lui-même trouva qu’il n’était pas bon que l’homme reste seul et il conçut le dessein de lui créer une aide qui lui fût assortie.
Il n’y a pas plus d’aventure possible dans les lointains, mais il nous reste à explorer la proximité : sortons de chez nous et le monde proche nous demeure en majeure partie inconnu ; il y a mille expéditions à entreprendre dans le voisinage immédiat ;
Un livre est parfois comme un ami qui nous comprend de l’intérieur et avec lequel nous avons le sentiment de dialoguer.
Le devoir est dans le défi de ne pas vivre comme tout le monde sur des points de suspension.
Savoir ce dont on ne veut plus mais sans pouvoir imaginer ce l’on voudrait pour en somme inventer sa vie, c’est la carence contemporaine. L’imaginaire fait défaut et le manque est immense.
Le hasard ne survient pas, il faut le bousculer, provoquer les évènements, et assurément ne pas demeurer plus longtemps dans les limbes ou en coulisse. L’acte le plus surréaliste, ce serait de se rendre dans la première agence de voyage venue et de demander le billet le moins cher pour aller le plus loin possible…
C’est en peignant, en écrivant, en composant qu’un artiste doit se sentir le plus en vie, parce qu’il y a alors en lui la condensation et l’ivresse, parce qu’il y a dans l’œuvre qui s’élabore l’alcoolisation de son propre vécu et du grand vécu évolutif du monde. L’écrivain qui importe vraiment, c’est celui qui parvient à transformer progressivement le miroir qui réfléchit en une fenêtre ouverte sur le temps présents.
Le vin est à la vigne ce que l’écriture est à la vie et ce que la voix est au corps dans son contact sensible avec le monde.
Une fille, une fois déshabillée croit avoir tout dit. Alors que la femme, même dévêtue, reste vêtue d’elle-même et des signes de sa vie. Elle offre à la lecture ; il faut apprendre du bout des doigts à lire et à déchiffrer ce solfège. On peut la dévêtir d’innombrables fois, en étant assuré de la découvrir toujours.
Utopie signifie « sans aucun lieu ». Les utopistes sont les ouvreurs de mondes, les décapsuleurs de l’être, les voyants d’un système idéal dans l’inaccessible rêve.
« Si tu vois quelqu’un qui va tomber, pousse le » recommande un poète soufi, un précepte que nous devrions toujours avoir à l’esprit lorsque quelqu’un voudrait se servir de nous comme d’une bouée, une planche de salut,une béquille ou un garde fou. Ce que le poète soufi, dans sa sagesse d’une évidence imparable, veut assurément signifier, c’est qu’en empêchant l’autre de tomber, on le priverait d’une possibilité de renouveau, d’une chance au changement : c’est une chute, justement, qu’il pourra se recréer à frais nouveaux, enfin, si tout se passe au mieux.
C’était en ouvrant des livres que j’avais commencé à vivre et c’est en continuant de lire que j’élargissais mon petit monde, découvrais des mondes qui n’étaient pas les miens et que je pouvais partager.
Lire, c’est d’abord se délivrer, se libérer du connu, se dépêtrer de tout, s’échapper grandeur nature de l’existence étroite à laquelle la société vous destine…
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